La véritable malédiction ne viendra pas de l'extérieur, mais du plus profond de vos âmes damnées
Il fait sombre. La nuit est couverte. De lourds nuages défilent lentement, peuvent ils voir de là haut la tragédie qui va avoir lieu?
Depuis quelques temps déjà je reprenais conscience. Comment m'avait t'on retrouvé? Je ne désirais que le repos éternel pour laver mes pêchés... mais il semblerait que même cela, on me le refuse. A ce propos, qui est ce « on »?Je pourrais le broyer si je l'avait devant moi. Je pourrais broyer la terre entière afin que tous partagent ma souffrance, une tristesse et une mélancolie sans fin. Il n'y a rien de pire que l'éternité, surtout quand on réalise que l'on devra l'endurer seul.
J'ouvre les yeux. Du bruit, des chuchotements. Lentement je me lève. Mes souvenirs sont vagues... Lassé de toutes ces batailles ne m'étais-je pas endormi dans une crypte de pragues? Lucille me l'avait déconseillée, j'étais trop précieux pour me terrer en territoire ennemi ainsi sans aucune protection. Douce Lucille, avec ses yeux magnifiques et si tristes à la fois, d'où coulait lentement des larmes...de sang.
Un souvenir, soudain je m'effondre en hurlant ma rage.
Lucille est là, enchainée, droite et fière. Cinq anciens me tiennent a genoux, devant lui. Aucune pitié dans son regard, juste du mépris et, de la haine à mon égard. Il me redemande ou est ma mère. Je ne lui répond pas, hurlant me débatant comme un forcené. D'un geste il fait approcher le bourreau. Il ose la souiller, il la traine par ses cheuveux couleur feu. Il se placent tous deux face à moi et le bourreau lui met une lame recourbée devant les yeux. Je reste paralysé par la peur, pas pour moi, pour mon aimée. Des larmes coulent de ses yeux et la dernière personne qu'elle vit avec ses propres yeux fut son âme soeur doublé du responsable de son supplice.
Je me ressaisit. Quelqu'un arrive. Je me recule dans l'ombre et ne bouge plus, tel un mortel prédateur attendant sa proie. Deux silhouettes. Un homme et une femme. Ils se tiennent par la main. Un nouveau flash...
Lucille, douce Lucille, ne pleure pas. Pourras-tu un jour me pardonner? Qu'ai je fait de toi mon amour? Tu pleure, des larmes de sang. Du sang, encore et toujours, pourquoi suis je toujours entourré de sang? Tout cela est la faute de mère. Mekaret comme ils l'appellent. La bête... J'ai hérité de cette bête. Elle ne demande qu'à sortir et se nourrir, tuer, massacrer, éventrer, encore et toujours inlassablement. Mais Lucille, toi mon aimée tu es la cage aux barreaux d'argent qui la retient. Puisse tu rester à mes cotés à jamais.
L'homme entre. Sa compagne se blotit contre lui, appeurée. Soudain je la sens. L'odeur du sang, de la vie. Mes sens sont de nouveaux en éveil, tel un nouveau né ivre de vie. Elle es là aussi. Elle a sentit l'odeur du sang. Elle veut sortir, et Lucille est depuis longtemps, si longtemps partie. Je ne peut la rejoindre, je ne peut mourir. Mon corps a changé, ma peau est sombre, dure comme la pierre. Mes sens plus aiguisés qu'ils ne l'avaient jamais été. Soudain elle bondit hors de sa cachette et me jette en arrieère. Elle était tapie dans l'ombre, attendait seulement son moment. J'assiste impuissant à la suite.
Mon corps bondit sur la fille. Son compagnon surpris crie, trébuche, puis se sauve. Il ne se rend pas compte que sa douce ne le suis plus. Mes se referment sur la malheureuse. Un craquement sourd, Elle vient de lui broyer les os. Elle plante ses crocs dans sa gorge si vulnérable. Elle n'aprécie pas la valeur de sa proie. Elle ne cherche qu'à se nourrir...
Haletant le jeune homme arrive à sa voiture en contrebas. Il ne comprend rien, ils allaient dans la grotte, il l'emmenait dans sa cachette, quand soudain il a entendu ce grognement. Sans savoir pourquoi, une peur viscérale l'a saisit, il s'est mis à courir. Mais voilà, il est seul. La bête a capturé cette jeune fille rencontrée dans ce bar une heure plus tôt. Il n'est pas lâche, et même si cette
fille ne compte pas pour lui il va y retourner, pour abattre cette chose. Il prend son revolver dans la boite à gants. Soudain il entend un bruit derrière lui. Il se retourne et tire. La chose encaisse une, puis deux, puis trois balles dans le buste, mais elle ne s'effondre pas. Son instinct lui dit une chose : ce soir il va mourir.
Le jeune hommese retourne brusquement et pointe vers moi un objet métallique. Je sens des petits objets rebondir sur ma peau. Je regarde, étonné. Soudain Elle réessaie de sortir, mais cette fois je m'y attend et je la renvoi dans les tréfonds de mon âme. Ce jeune homme mourra, mais de ma main. J'avance vers lui. Il court se cacher dans un rocher brillant et transparent par endroit. Je déchire ce rocher sans problème, et c'est un visage ravagé par la peur et l'incompréhension sur lequel je tombe...
Le jeune homme est mort. J'ai enfin comprit pourquoi le repos m'était refusé. Je devais faire payer à ce vampire arrogant qui m'a arraché ma douce Lucille, la gardienne de mon âme.
Je n'ai plus peur, la bête a acceptée mon marché, elle m'aidera à le retrouver, et lorsque ce sera fait, elle prendra mon corps, à jamais, m'accordant le repos, l'oubli.
Tremble TREMERE, me voici, moi, ta némésis.